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La NBA, ligue de basket-ball et entreprise multinationale.

Ce n’est un secret pour personne, la « grande ligue » est une entreprise, une des meilleures mondiale même, une de celles qui savent tout exploiter pour que ça fructifie. Implantée en Amérique du nord, un siège à New York, un œil sur l’Europe, c’est une vraie multinationale, toujours en expansion. Cette entreprise a pourtant ceci de particulier qu’elle ne vend pas des produits informatiques ou des voitures, mais une image. Image qu’elle exploite à partir d’un sport : le basket.

Les joueurs sur le terrain sont ses ouvriers, capricieux, imprévisibles (quoique) mais toujours très bien gérés par la ligue pour qu’ils lui rapportent. Souvenez-vous, un certain Michael Jordan, lorsqu’il évoluait en NBA générait à lui seul un chiffre d’affaire digne des meilleurs investissements en bourse pour une grande entreprise de pneu. Son départ ? Annoncé difficile et destructeur fût en réalité inespéré. La ligue avait tout prévu, tout géré jusqu’à lui désigner des successeurs potentiels. M.J. a eu son show, la NBA a eu son chiffre d’audience… Pourtant « His Airness » a voulu plus, et la ligue en a encore profiter : rien de tel qu’une star de 40 ans qui revient montrer la voie aux jeunes pousses et passer le témoin. Les chiffres ont explosé, il gérait déjà sa retraite, offrant au public une dernière chance de trouver son maillot et, pour les plus jeunes, d’assister à ses derniers exploits. Sa sélection pour le All Star Game fut méritée, et émouvante. Il fut même le meilleur jusqu’à la fin du temps réglementaire (sans les prolongations). La NBA affichait en même temps ses nouvelles stars face au messie. Le départ se fit ensuite par la petite porte, la cérémonie d’adieu ayant eu lieu en février. Le témoin et la pilule étaient passés.

D’autant que la NBA découvrait la naissance d’un phénomène de 18 ans, déjà sous contrat avec Nike sans avoir encore joué, qui devenait une succession de plus à la machine à rapporter des billets. L’année des talents nouveau venait d’arriver, une de ces année saintes que l’on sait désormais attendre dans la ligue, Lebron James, Carmelo Anthony, et Dwayne Wade : le futur d’une ligue « malade » de son passé. Les maillots (alléluia !) ont pu continuer à se vendre en battant des records. Les sales et les TV on repris leur fonctions… Bref la NBA a continué à bien se porter en belle grande entreprise.

Ainsi depuis toujours quand les stars se bagarrent entre elles, elles sont directement sanctionnée de lourdes (sauf pour elles) amendes et/ou contraintes à des travaux d’intérêt général… Mais lorsqu’elles touchent à la clientèle, le patron (David Stern) deviens sévère, et la punition exemplaire (on bat alors les records dans d’autres domaines que a finance). Ron Artest a donc finit sa saison plus tôt que prévu, et Indiana, a su se débrouiller sans lui. De retour la saison d’après des mesures sont prisent et, comme dans toute bonne grande entreprise qui se respecte, certaines se sont passées de médiatisation. En effet le « dress code » imposé aux joueurs (et ne touchant pas vraiment le futur de la ligue cité si dessus) a permis de polir l’image du « gangsta-joueur » aux yeux d’un public plutôt branché baston en NHL qu’en NBA. Mais dans les coulisses, la filiale Pacers de la ligue a semblé agir. Artest le vilain petit canard (tout de même agressé au départ par le public « clean » de Auburn Hill) s’est calmé et est même devenu un genre de gendre idéal (qui se fait certes graver « true warrier » dans les cheveux avant un match) et un homme de parole qui a compris la leçon. Seulement fausse note se fait entendre en début de fêtes de fin d’année. Artest veut partir, à New York ou Cleveland si possible, et personne ne le retient, on l’aide plutôt. Mais les accords sont rudes à trouver (même pour le meilleur défenseur allier de la NBA). Et Artest (qui aime bien les sous mais jouer c’est bien aussi) change d’avis. Seulement à Indiana on le veut plus, il a trahit en voulant partir… Alors une question se pose. A-t-il eu seul l’envie de partir d’une équipe potentiellement qualifiable pour les finales (hyper convoitées) de la NBA ? Ou l’a-t-on intelligemment guidé pour faire passer la pilule du transfert au fans en les montant contre Artest ?

Passons au cas de l’Europe et à l’intérêt soudain pour les joueurs étrangers. En bons hommes d’affaire les hommes de Stern se font passé pour les victimes de la colonisation des européens en même temps que pour la ligue accueillante et ouverte. Les stars non nord-américaines ne sont plus rares dans la ligue, de Pau Gasol à Andreï Kirilenko, en passant par Tony Parker, Manu Ginobili, Yao Ming ou encore Dirk Nowitzki, la NBA n’est plus une terre inaccessible pour tout basketteur de talent dans le monde. Pourtant les talents nord-américains ne manquent pas, certes leur jeu semble formaté pour intégrer la grande ligue et peu enclin à une quelconque évolution vers un collectif (« à l’européenne ») mais beaucoup se retrouvent en Europe parce que les places sont déjà prisent par des gars venant de l’autre côté de l’atlantique. Alors manque de talent américain ? Ou nouveau business qui peut (va ?) rapporter gros ? Les qualités de jeu en pénétration de Tony Parker, l’explosivité d’un Mike Pietrus, ou la polyvalence des Nowitzki, Gasol et Kirilenko (qui rappel celle de Kevin Garnett ou Jermaine O’neal…) sont pourtant des qualités courantes aux States… Et ces joueurs bien que maintenant totalement intégrés dans la ligue n’étaient à leur arrivée pas plus ni moins doués que des américains qu’on leur aurait préféré quelques années plus tôt. Mais la ligue a lancé une mode : l’ouverture de ses frontières : le basket étant joué un peu partout dans le monde, on peut venir d’un peu partout pour y jouer ici. Forte de sa popularité dans le monde entier (merci Michael et les 90’s) la NBA attire les stars de tout les continents. Son expansion en Europe (qui se profile comme étant de moins en moins surréaliste) sera donc plus facile si des européens sont déjà dans ses rangs. Des ambassadeurs en quelque sorte, qui permettent aux fans de se mettre plus rapidement au courant des pratiques propre à la NBA et qui n’auront plus à les apprendre une fois qu’elle sera chez eux…

Les hautes sphères de la ligue savent y faire, pas de vague et une main de fer dans un gant de velours, les franchises sont dirigées de la même façon. Le spectacle est assuré, le joueur renié s’il s’oppose, adulé et porté en triomphe s’il aide l’entreprise à se développer. Les apparences sont sauvées, grâce a de merveilleux rouages bien huilés et entretenus, l’Amérique rêve, l’Europe suit. La NBA cotée en bourse ? C’est là qu’il faut investir !